Des logements à moindre coût pour nos salariés
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« Un moyen d’attirer de nouveaux salariés et de fidéliser ceux déjà là »
Comment as-tu eu l’opportunité de vivre sur ton lieu de travail ?
Quand L’Arche à Paris s’est positionnée sur l’appel d’offres pour avoir l’immeuble dans lequel les trois foyers allaient déménager, il y avait également une volonté qu’il y ait des appartements pour les salariés au-dessus des foyers. Cela a été présenté à l’ensemble de la communauté. Il était possible pour chaque salarié de postuler pour vivre dans l’un de ses appartements, pas uniquement ceux qui travaillent en foyer. L’Arche à Paris a assez vite communiqué sur cette possibilité. Étant donné que je vivais déjà dans un appartement qui est collé au foyer dans lequel je travaille en ce moment, ça me paraissait tout à fait naturel de continuer dans cette voie. Je connais assez bien ce que ça implique, à quoi ça peut ressembler. Je m’y retrouve assez bien dans ma vie.
Est-ce un remède aux difficultés de recrutement ?
C’est évident ! Même pour conserver aussi des salariés. On sait que, dans le médico-social en général, à L’Arche à Paris également, il y a un turn-over assez important. Pouvoir fidéliser un petit peu les salariés en proposant des avantages, ça peut être un plus. C’est un gain de temps sur les trajets en étant sur place. Il y a beaucoup de gens qui peuvent faire plus d’une heure de transport pour travailler à Paris. C’est quelque chose de vraiment, très, très confortable. Il y a aussi évidemment le prix du loyer qui sera très attirant du coup pour des salariés. C’est à la fois un moyen d’attirer de nouveaux salariés et de fidéliser ceux qui sont déjà là.
Ça change quelque chose dans ton engagement communautaire ?
C’est difficile de répondre à cette question, étant donné qu’actuellement je suis dans le 16ᵉ arrondissement. Du coup, le foyer n’est pas collé au cœur de l’association dans le 15e, là où la majeure partie des événements communautaires se déroulent. En revanche, à l’échelle du foyer L’Archipel dans lequel je travaille en ce moment, c’est sûr que c’est beaucoup plus facile. Par exemple, pour des événements comme les célébrations ou des anniversaires. C’est très facile même d’aller passer un moment, comme ça, en dehors de ses heures, de vivre une ambiance assez simple et très horizontale avec le foyer.
As-tu été contraint de poser un cadre clair ?
Finalement, il n’y a même pas eu vraiment besoin de mettre un cadre. Les personnes accompagnées ont été assez respectueuses de ces deux espaces. Quand il est arrivé que des personnes viennent sonner chez moi, c’était pour quelque chose qui concernait vraiment le travail. J’étais même content qu’elles viennent parce que c’était un moment où il y avait une situation de blocage au foyer. Mais globalement, les personnes accompagnées ont vite compris quand elles pouvaient venir me solliciter ou pas. Avec chaque foyer, chaque personne accompagnée, ça peut se passer évidemment différemment. Si en tout cas il y a quelque chose qui déborde un petit peu dans la relation, c’est important de pouvoir aplanir ça avec les personnes qu’on accompagne et de pouvoir cadrer le fonctionnement.
Vois-tu un autre risque ?
Le deuxième, ce serait d’être un peu trop plongé dans le travail. Le fait de ne pas réellement couper mentalement même si l’on n’est pas au sein du foyer en train de travailler. Le fait d’avoir un espace si proche, de croiser les personnes accompagnées dans l’immeuble, on reste malgré nous toujours un petit peu dans le foyer et au travail. On voit que telle personne va être en retard, par exemple. C’est plein de petites graines qui peuvent rester un peu dans la tête. Il faut savoir de temps en temps s’en séparer un peu, aller faire des choses à l’extérieur. Pour ma part, c’est important d’avoir aussi une vie sociale extérieure à L’Arche et de faire des choses qui ne sont pas que dans le quartier.
Comment imagines-tu ta vie rue des Frères Morane ?
Ce sera différent. Il y aura encore plus de personnes accompagnées. Il y a aussi le fait d’habiter à côté de salariés. Un étage que de travailleurs de L’Arche à Paris ! La dynamique sera encore différente. Je vais vivre avec ma copine. Elle me disait : « Mais du coup, Il y a des gens qui ne sont pas de L’Arche dans cet immeuble ? » (Rires). Je suis curieux de voir ce qui va se passer. Ça serait cool qu’il y ait à la fois des limites et en même temps pas mal de choses spontanées qui se passent. L’idée n’est pas qu’on soit en train de se faire un planning avec des événements précis, mais qu’il y ait aussi un lien un peu simple et spontané qui se crée.